BASF prend le virage de l’agroécologie
BASF a dévoilé le 14 mai sa feuille de route agroécologique à l’horizon 2030 qui guide désormais sa stratégie, ses investissements et l’ensemble de ses solutions.
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Annoncée en janvier 2019, l’équipe de BASF France division agro a présenté en détail sa feuille de retour agroécologique à l’horizon 2030, lors d’une conférence de presse inédite en visioconférence le 14 mai. « Notre ambition est de devenir le partenaire de référence de cette transition agroécologique », a dès le début affirmé Nicolas Kerfant, son directeur général.
Pour BASF, « l’agroécologie repose sur des systèmes et itinéraires de production durables, rentables, favorisant la biodiversité utile, intégrant des innovations permettant de diminuer les intrants et l’empreinte sur les ressources naturelles ».
« Cette définition guide l’ensemble de nos actions », explique Jean-Marc Petat, directeur agriculture durable et communication. La feuille de route agroécologique 2030 s’articule ainsi autour de cinq piliers : l’accompagnement des agriculteurs dans la transition agroécologique, la coconstruction de cette stratégie agroécologique avec ses partenaires, la réduction des intrants par l’innovation, la réduction des impacts des produits phytosanitaires et le rayonnement de sa vision de l’agroécologie.
900 M€ de budget R & D
Avec cette feuille de route, BASF entend d’ici 2030 pour la France atteindre 20 % de part de marché en protection des cultures, être leader du marché du biocontrôle en conservant ses 14 % de part de marché, atteindre 40 % de part de marché du business digital agriculteur, mais aussi devenir leader en matière de solutions pour la production de blé par l’innovation variétale. Son objectif est également de réorienter son business model en réduisant la part des produits phytos conventionnels à 70 % maximum de son chiffre d’affaires en 2030, semences, biocontrôle et digital assurant le reste.
« De notre point de vue, les investissements financiers mais aussi humains sont indispensables », affirme Nicolas Kerfant. Près de 900 M€ sont investis en R & D pour les activités agricoles, ce qui représente 11 % du CA de la branche agricole et 40 % du budget R & D total du groupe BASF. La moitié de ce budget est dédiée aux phytos conventionnels. Huit nouvelles substances devraient d’ailleurs arriver sur le marché d’ici à 2028. L’autre moitié est orientée vers les biocontrôle, les traitements de semences, les semences et les solutions digitales.
15 % du CA en biocontrôle d’ici 2030
Le biocontrôle occupe une place majeure dans cette transition. D’ici 2030, 25 % du budget R & D devrait y être consacré, la firme souhaitant que le biocontrôle atteigne 15 % de son CA total. Les produits de biocontrôle, principalement destinés aux blé, colza et à la vigne, ne représentaient en 2018-2019 que 5 % de son CA.
D’ici 2025, la société a également pour objectif de former 100 % de ses équipes aux enjeux du biocontrôle. Elle est également partenaire de la chaire Bio4solutions, lancée en janvier dernier pour accompagner la transition agroécologique. Dans ce cadre, l’objectif est de former 20 % des techniciens de la distribution au biocontrôle en 2025, 50 % en 2030.
Huit nouvelles variétés de blé tolérantes aux maladies
« La réduction des intrants passe également par l’amélioration des plantes, insiste Jean-Marc Petat. On doit accélérer là-dessus. » D’ici 2030, BASF devrait engager 100 M€ pour le développement de nouvelles variétés résistantes aux contraintes biotiques et abiotiques de colza, pour lesquelles elle est leader mondial, mais surtout de blé. Huit nouvelles variétés de blé tolérantes aux maladies devraient arriver sur le marché d’ici 2030.
Un « comité de parties prenantes » en construction
Désormais, BASF s’engage à réaliser chaque année un bilan de cette stratégie à l’aide d’indicateurs chiffrés. Ces résultats seront d’ailleurs challengés par un « comité de parties prenantes » qui sera créé à l’automne 2020 pour apporter un regard consultatif à la société sur ses engagements et ses actions. « L’agroécologie, c’est un défi complexe, il y a besoin de co-construire et de travailler tous ensemble dans cette trajectoire », explique Jean-Marc Petat.
Ce comité regroupera des acteurs du monde agricole, tels que des instituts de recherche ou des acteurs de l’aval, mais aussi à terme des ONG. « Nous souhaitons constituer le premier cercle d’ici la fin de l’année avec quatre parties prenantes externes », précise Jean-Marc Petat. L’objectif étant qu’il s’élargisse à huit pour 2022.
Lucie PetitPour accéder à l'ensembles nos offres :